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Dyscalculie - Introduction

Le travail pour ce cours est basé sur l'article de Michèle Mazeau et a été réalisé avec Virginie De Mets, Mallaury Mooren et Hélène Petit.

Le développement des recherches au sujet de la dyscalculie ont permis d’avancer sur la conception de ce trouble. De ce fait, les termes utilisés ont évolué mais également les critères de diagnostics et l’origine du trouble.

        1.   Vision actuelle de la dyscalculie

 

La présence d’une “boîte à outils numériques” innée est indéniable. Celle-ci a été mise en avant au travers d’expériences. Elle contient toutes les compétences innées d’un enfant qui concernent le “sens du nombre”. 

La découverte de ce concept constitue une évolution majeure des années 60. Grâce aux progrès technologiques et informatiques, ils ont pu mettre au point de nouvelles hypothèses qu’ils ont vérifiées par le biais d’expériences avec des nourrissons. Au terme de ces expériences, l’idée ancienne de “l’ardoise vierge” du nourrisson a été réfutée au profit des “boîtes à outils” avec lesquelles le bébé naît.

Ces boîtes à outils contiennent des compétences comme le subitizing [1] et l’estimation [2]. Celles-ci seront influencées par la maturation du cerveau de l’enfant, les échanges réalisés avec l’entourage/ l’environnement, ainsi que les expériences réalisées au cours de sa vie.

Ensuite, le développement de ces compétences dépendra de l’élagage [3] des connexions neuronales. D’autre part, l’amélioration ainsi que la multiplication des connexions neuronales auront une influence sur ce développement. Les connexions seront donc plus rapides et plus nombreuses.

 

[1]Subitizing: fait d’avoir une perception immédiate de très petites quantités.

[2]Estimation: fait d’avoir une évaluation approximative d’une quantité.

[3]Elagage: suppression des réseaux peu utilisés au profit des réseaux les plus exploités.

Pour conclure, le bon développement cognitif d’un enfant dépend de trois données: 

1)   L’intégrité des boîtes à outils.

2)   La richesse et l’adéquation des échanges de l’enfant avec son environnement.

3)   La capacité à reconfigurer de nouveaux réseaux neuronaux au fur et à mesure de ses apprentissages.

       2. La réinterprétation des opérations logiques de Piaget

En plus de la boîte à outils innée, Piaget a démontré qu’il existe les opérations logiques comme la catégorisation-inclusion (=classification) et la sériation qui sont en lien avec l’accès aux nombres et aux calculs.

La classification consiste à mettre ensemble ce qui va ensemble. La sériation signifie de mettre en ordre des nombres, des quantités.

Malgré que certaines démonstrations de Piaget ont pu être remises en questions par après, la vision qu’il avait de la construction du nombre reste d’actualité. Mais on remet plus les stades de Piaget en questions.

 

          3. Les différentes dyscalculies

 

Aujourd’hui, on ne parle plus de “troubles logico-mathématiques” mais de dyscalculies. 
 

Elles sont divisées en deux catégories. On parlera d’abord de dyscalculie primaire qui est un dysfonctionnement intrinsèque dans lequel le sens du nombre est déficitaire. C’est une dyscalculie plutôt rare où on observe un déficit d’estimation, des difficultés à acquérir, manipuler et utiliser les nombres.

-> Les remédiations envisageables peuvent être basées sur des jeux de plateau.

Deuxièmement, nous parlerons de dyscalculies secondaires. Elles sont la conséquence d’un trouble cognitif initial.

 

     a.  Les troubles des fonctions langagières

L’apprenant aura des difficultés à automatiser la chaîne verbale des mots-nombres. Cela aura des conséquences sur le comptage et le dénombrement.

 

     b.  Les troubles des fonctions visuo-spatiales

L’apprenant aura des difficultés dans la numération arabe: position des chiffres, des virgules et écriture en miroir. Ce trouble est à mettre en lien avec la dyspraxie visuo-spatiale.

 

     c.   Les troubles des fonctions mnésiques

L’apprenant aura des difficultés en ce qui concerne la mémoire de travail et la mémoire à long terme. Cela empêchera de trouver rapidement une solution adéquate aux calculs mentaux. Les faits numériques et les calculs simples ne seront pas mémorisés et le maintien des données numériques lors d’une résolution d’un problème demandera plus d’énergie à la personne.

 

     d.  Les troubles des fonctions exécutives-TDAH

L’apprenant aura des difficultés dans le raisonnement et le calcul. Il aura tendance à persévérer dans un type de réponses (continuer à multiplier après avoir fait 5 multiplications, or c’est un autre exercice) ou alors on observera une non-inhibition d’une réponse dominante.

 

            4.  Le “dys” 

 

Le diagnostic de ce trouble se fera en comparant les compétences et résultats d’un enfant par rapport aux critères diagnostiques de la dyscalculie. On parle de troubles “dys” lorsque celui-ci est intense, durable (plus de 6 mois) et spécifique. 

Lors du diagnostic on exclura une déficience intellectuelle grâce aux échelles de Wechsler, des troubles de l’apprentissage ainsi que le sens que donne l'enfant aux mathématiques .

 

La dyscalculie sera mise en avant par le biais de tests et épreuves normées afin de cibler les déficits et difficultés (l’enfant doit se situer en-dessous de -1 et/ou -2 écart-type). L’analyse des résultats permettra de déterminer si on est face à une dyscalculie primaire ou secondaire ou encore un retard d’apprentissage.

 

            5. Les personnes chez qui on doit se diriger

On peut s’adresser à des neuropsychologues infantiles et des neuropsychologues expérimentés dans les pathologies développementales (“dys”). Cependant, ils ne poseront pas seuls un diagnostic et ne mèneront pas une rééducation complète.

             6. Les risques si le diagnostic est mal posé

Une erreur de diagnostic peut entraîner le jeune dans une impasse mais il est difficile d’émettre une certitude quant à celle-ci.

 

             7. Notre rôle

L’observation en classe est très importante car elle va pouvoir aider à poser un diagnostic. Il faut donc bien observer et éviter les erreurs pédagogiques.

Nous devrons proposer des activités ludiques à l’enfant qui vont permettre d’installer les bonnes bases qu’on aura cibler par rapport à nos observations sur le terrain. 

              8. Connaissances à bien maîtriser pour bien accompagner l’enfant

-      Quelle est la différence entre nombre et numération?

Le nombre se construit et ne s’apprend pas. L'apprentissage du nombre repose aussi sur l’évolution des structures logico-mathématiques (sériation, conservation, classification, correspondances terme à terme).

La numération est un système, un fonctionnement. Il faut l’apprendre et il y a des règles à respecter.

-      Quels sont les trois systèmes de représentations du nombre?

         ●  Le système analogique: on montre le nombre/une quantité avec un dé, des dominos, des doigts, des illustrations concrètes. On utilise du matériel pour montrer le nombre.

         ●  Le système symbolique: on ne voit pas de lien entre la représentation et le nombre, c’est verbal, en lettres.

         ●  Le système arabe: représentation visuo-spatiale, représentations avec des chiffres.

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